5 - Petit Chien et le coup de vent

Publié le par Les îles lettrées®

Ce matin-là, Petit Chien se réveilla le premier. Anatole ronflait bien tranquillement, le vieil homme très sage dormait comme un bébé et Hiiiiiiiii riait dans son rêve.

Le jour se levait doucement. Petit Chien découvrait, pour la première fois, l’aube. La nuit laissa place à un soleil bien timide, il fallait le deviner derrière les nuages en vérité. Une brume avait recouvert tous les champs alentour. On ne voyait pas plus loin que le bout de son nez !

— Mais qu’est-ce donc ? se demande Petit Chien en avançant dans la brume jusqu’à disparaître…

Soudain, le vent se leva si fort qu’il emporta Petit Chien. Celui-ci s’éleva dans les airs sans savoir si la terre était en bas ou en haut. On n’y voyait rien ! Le vent le fit tourbillonner comme une feuille d’automne.

Ça suffit ! aboya Petit Chien.

Mais le vent n’écoute que la lumière ! Et Petit Chien monta, monta, monta si haut que le vertige le saisit :

—  Hiiiiiiiii ! Au secours ! Hiiiiiiiii !

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Alors que l’aboiement de Petit Chien se perdait dans le brouillard, Hiiiiiiiii se réveilla brusquement. Elle avait entendu la voix de Petit Chien.

Pas très bien réveillée, elle sortit de la roulotte, en marchant sans y prendre garde sur les quelques cheveux qui restaient sur la tête du vieil homme très sage. Ce dernier sortit de son sommeil en poussant un hurlement, réveillant Anatole du même coup.

Tout ce petit monde hurlait et courait dans tous les sens, affolé par les cris de Hiiiiiiiii :

— Petit Chien, où es-tu ? Petit Chien ! Il a disparu !

Hiiiiiiiii, n’écoutant que son courage, s’enfonça à son tour dans le brouillard qui devenait de plus en plus épais.

Anatole hennit d’étonnement, le vieil homme très sage se gratta la tête et acquiesça :

—  T’as raison, Anatole, on ne peut pas les laisser dans cette purée.  En route !

Âne et le vieil homme entrèrent, à leur tour, dans la brume.

Pendant ce temps, Petit Chien avait été déposé, sans ménagement, par le vent dans une jolie clairière que le soleil dardait de ses rayons bien doux.

Petit Chien n’avait jamais vu une telle beauté végétale et minérale. Devant lui, autour de lui, s’étendait une vaste prairie que des fleurs sauvages avaient décorée et au milieu de laquelle trônait un splendide rocher représentant quelque chose comme… Petit Chien n’en avait aucune idée. Il s’en approcha prudemment et renifla le bas du rocher. Il sentit l’odeur de la mousse, le passage d’un renard, le baiser d’une biche, les pattes de l’oiseau qui avait mangé le ver de terre… et, en levant la truffe, il vit le rocher s’élancer dans le ciel et se finir par une espèce de pointe qui montrait la direction du soleil.

Alors que Petit Chien découvrait un nouveau monde, Hiiiiiiiii avançait contre le vent, suivie par la roulotte tout aussi cahin-caha. Plusieurs fois, elle manqua perdre espoir tant elle était désorientée dans cette brume. De plus, elle avait beau hurlé :

— Petit Chien !

Personne ne lui répondait !

Mais, chaque fois, elle se disait :

— Pauvre Petit Chien, il doit être très apeuré. 

Petit Chien venait justement de découvrir, dans la jolie prairie, la cachette des noisettes décortiquées des écureuils. Miam miam !

Cependant, après avoir bien mangé, bien rigolé avec les fleurs sauvages, bien reniflé le rocher, il commença à s’ennuyer.

Il se mit à glapir :

—  Hiiiiiiiii ! Hiiiiiiiii, t’es où ? Comment je fais pour revenir à la roulotte ?

Et le dit si fort que ces mots arrivèrent aux oreilles de Hiiiiiiiii qui s’arrêta net pour essayer de repérer de quelle direction venait la voix.

Dans la brume, Anatole ne vit Hiiiiiiiii qu’au dernier moment, mais il réussit à s’arrêter à temps.

Ouf !

Hiiiiiiiii leur fit signe de se taire et d’écouter. Anatole, le vieil homme très sage et Hiiiiiiiii tendirent l’oreille et entendirent distinctement l’aboiement de Petit Chien.

—  Par là ! s’exclama le vieil homme très sage en indiquant le sud-est.

Anatole, sur les indications du vieil homme très sage, arriva sans encombre jusqu’à la jolie prairie, en plein soleil.

Au milieu se dressait un rocher qui avait la forme d’un géant tenant une épée élancée vers le ciel. Très impressionnant !

Quand Petit Chien les aperçut, il jappa de joie et courut vers eux.

Quelles retrouvailles les amis !

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